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Hommage à Alan Vega : Ma collection de Suicide et Alan Vega

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Posté le 14/12/23 à 18:25
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Alan Vega, de son vrai nom Boruch Alan Bermowitz, naît le 23 juin 1938 à Brooklyn. Il suit des études d'art, et crée au début des années 70 une galerie d'art à Manhattan, dans laquelle il va organiser des happenings. Il est lui-même peintre. Entre autres, Television, les New-York Dolls, et Blondie se produiront dans sa galerie. Ainsi que le groupe Reverend B, dont le claviériste s'appelle Martin Rev. Avec ce dernier, il va fonder Suicide en 1971.

Alan Vega : "C’était globalement une époque pourrie et c’est pour ça que nous nous sommes appelés Suicide. Autour de nous, tout appelait à des pulsions suicidaires: le conflit vietnamien qui s’enlisait, la reprise en main par Nixon, New York qui s’endormait….."

I - Les albums de Suicide

Album fondateur, à la fois du groupe, mais aussi d'un style musical, c'est le 1er album de Suicide, au nom éponyme, qui paraît en 1977. Dessus, il y a déjà tout ce qui fera leur succès, même si celui-ci restera limité à un cercle restreint underground. On commence par un des hymnes du groupe, à savoir "Ghost rider". Martin Rev est aux claviers électroniques, tandis qu'Alan Vega chante ses propres textes. La musique est composée de beats répétitifs sur lesquels Alan, chante ou éructe, en fonction des titres. Entre punk et new-wave, un album incontournable.

Alan Vega : "A cette époque, Iggy et le Velvet ont été des influences décisives. Le Velvet, pour des raisons esthétiques, Iggy aussi, mais surtout pour ses prestations scéniques. Ils m’ont indiqué la voie à suivre, c’était comme une révélation soudaine. Ça ressemble à un cliché mais ces deux groupes ont orienté mon destin."

Une édition pirate, en vinyl rouge :

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Posté le 16/12/23 à 18:58
En 1980, Suicide sort son 2ème album intitulé de leurs noms respectifs : "Alan Vega - Martin Rev". Moins brouillon que le 1er, avec une meilleure qualité sonore, c'est un disque très froid. Mieux produit, par Ric Ocasek, la balance entre chant et musique est juste parfaite. Sur des titres comme "Mr Ray", l'orgue de Martin est lugubre et épouse avec justesse la violence du chant de Alan, qui même contenue, reste sous-jacente. Encore un très bon album, plus new-wave et moins punk.

Alan Vega : "Ric a vu Suicide au Rat de Boston vers 76 et est devenu immédiatement un de nos fans. Je me souviens l'avoir vu débouler, après le gig, un grand échalas brun avec quatre quidams. C’était les Cars. Depuis, entre Ric et moi, c’est une relation solide. C’est lui qui a proposé de produire le second Suicide. Tout d’un coup, il y avait du pognon investi sur nous, on enregistrait dans un gros studio, le Power Station."

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"Half alive" n'est d'abord édité qu'en cassette, et qu'aux Etats-Unis, en 1981. Heureusement, en 2003, cet opus fait l'objet d'une édition en vinyl. Pourquoi "Half alive" ? Et bien tout simplement car le disque alterne entre enregistrements studio, provenant de sources entre 1974 et 1979, et enregistrements live de concerts donnés en 1978. C'est assez déroutant car la qualité sonore varie d'un titre à l'autre, même si elle reste globalement bonne. Le critique américain Lester Bangs écrira à propos de ce disque "La musique de Suicide est réellement le son de la ville de New-York". Et c'est effectivement le cas grâce à Martin qui soutient le chant écorché d'Alan avec sa musique urbaine et répétitive.

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Posté le 17/12/23 à 16:29
Au début des années 80, Martin Rev et Alan Vega partent chacun sur des projets solos. Il faut attendre 1986 pour voir paraître un live, uniquement en cassette et aux Etats-Unis, datant du 19 septembre 1981 au Walker Art Center de Minneapolis. L'album porte le nom de leur titre le plus célèbre : "Ghost riders". Les textes écrits par Alan, souvent assez basiques, parlent de mort, de sexe, de drogue, et des USA.

Baby babe, it's a long long time
I do it every day, and it's just all fine
Rock 'n' roll is just like a drug
It's killing my life, it's killing my life


Le son est excellent, parfois saturé pour la bonne cause, et donne un excellent aperçu de l'expérience sonore de Suicide en concert. La musique électronique répétitive de Martin crée comme un effet de transe auquel Alan répond en poussant des cris, vociférant, parlant et même chantant !

L'édition vinyle de 2012, en pressage US :

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Posté le 22/12/23 à 14:37
En 1988, le producteur Ric Ocasek remet le couvert pour le nouvel album de Suicide, intitulé "A way of life". Il avait déjà excellemment bien produit l'album précédent, et c'est encore ici le cas. Pour rappel, Ric Ocasek, c'est notamment le chanteur du groupe The Cars qui a eu un grand succès avec son titre "Drive" dans les années 80.
L'album est varié, et comprend une reprise du rockabilly "Juke box babe" (un titre solo de Alan Vega datant de 1981), le calme "Surrender", et des plages plus vitaminées telles que "Wild in blue", "Devastation" ou encore "Heat beat".

Le test pressing de "A way of life" :

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Posté le 23/12/23 à 13:05
En 1992, "Why be blue" ne sort qu'en CD, et il n'y a curieusement aucune édition vinyl, même tardive.

Il faut ensuite attendre 10 ans pour la sortie de l'ultime album de Suicide, intitulé "American supreme". C'est pour moi un disque en demi-teinte. On retrouve sur certains titres, comme "Death machine" ce qui a fait le succès du groupe, à savoir des beats puissants, une électronique rageuse, et un Alan écorché. Et sur d'autres titres, Martin s'essaie à la jungle, et le résultat est complètement brouillon et ne colle pas au phrasé d'Alan.

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"Attempted : live at Max's Kansas city 1980" est comme son nom l'indique un live datant de 1980, et qui ne sort en double vinyl qu'en 2004. Le son bien que moyen, donne une excellente représentation de ce qu'est un concert de Suicide. Alan attise la foule et certains concerts, comme celui en ouverture des Clash, finit en émeute.

Alan Vega : "Je m’en souviens : les premiers rangs me balançaient toutes sortes d’objets. Mais je ne me suis pas dégonflé, j’ai riposté avec mon pied de micro. C’est pas moi que ces petits merdeux allaient effaroucher. Il se passait plein de choses bizarres avec le public. D’un côté j’avais un gros succès, de l’autre on me crachait dessus."

La pochette ouvrante de "Attempted : live at Max's Kansas city 1980"

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Posté le 24/12/23 à 12:16
C'est en 2017 que nous allons encore plus remonter le temps, puisque paraît "First rehearsal tapes", une compilation des tout débuts de Suicide qui contient des enregistrements de 1975 faits dans la galerie d'Alan Vega. Contre toute attente, le son est très bon, et ces tous premiers enregistrements sur cassettes nous permettent de découvrir un Suicide plus expérimental. Tout est là, mais plus contenu, plus carré aussi : l'orgue Farfisa angoissant de Martin, les beats électroniques sinistres, la voix posée, parfois chuchotée, sépulcrale avec écho d'Alan. Ce sont les prémices de la new-wave, dont s'inspireront notamment des groupes tels que Soft Cell, ou Psyche.

Alan Vega : "Tout d’un coup, il y a eu toute une vague de groupes qui ont pompé notre formule, les Soft Cell, Depeche Mode, Eurythmics et compagnie… Ils se faisaient des couilles en or pendant que Suicide continuait de crever la dalle. Tous ces groupes n’étaient que pâle resucée, copiaient notre son mais en l’affaiblissant, en le rendant complètement inoffensif. S’ils avaient été aussi forts et intéressants que Suicide, j’aurais pensé « OK, normal. » Mais là, avec tous ces vulgarisateurs, ça foutait les boules. On se dit que ce n’est pas très juste : on sème et ce sont les suiveurs qui récoltent. C’est plus une question de reconnaissance que d’argent."

A droite, l'insert joint au disque

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Posté le 25/12/23 à 14:00
II - Les maxis de Suicide

1er maxi à sortir, "Cheree" en 1978, un titre sur lequel Alan clame son amour pour... sa chérie ! La face B est plus rythmée avec un nostalgique "I remember". L'orgue de Martin se fait un brin lointain avec de l'écho, tandis que la voix d'Alan est mise en avant pour créer un climat d'angoisse.

Alan Vega : "Rien n'était consciemment conceptualisé. On a commencé à tâtonner avec notre clavier japonais pourri à 10 dollars. On a improvisé, progressé à coups de brouillons, de plantades et d’impasses. On avait un guitariste, je soufflais dans une trompette… On jouait des sons, on inventait des sonorités… Un jour, une mélodie a commencé à prendre forme : c’était Cheree, une ballade du premier album."

A droite, la réédition anglaise de "Cheree" en 1986 :

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"Dream, baby dream" sort en 1979 dans une version longue de plus de 6 minutes. Cette chanson aux paroles simples et à la musique basique et répétitive, sera notamment reprise par Bruce Springsteen, grand fan de Suicide. Il l'interprétera d'ailleurs sur scène, sur un petit piano électrique.

La face B nous offre un tendu et inquiétant "Radiation".

La réédition française de "Dream, baby dream", en 1981 :

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En 1988, "Surrender" nous propose en face A un slow, sur lequel l'orgue de Martin se fait enjôleur et la voix d'Alan sucrée. Et ça fonctionne !
Mais plus intéressant, à mon avis, c'est la face B qui file à 100 à l'heure pour un "Rain of ruin" sauvagement électronique, qui souligne des paroles sombres chantées avec brio par Alan.

Non Connecté baskerville
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Posté le 25/12/23 à 18:18
Au passage: pressage US du premier 30cm de Suicide, livré avec un flexi disque de 23 minutes d'un concert à Bruxelles.

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Posté le 25/12/23 à 19:02
III - Les albums d'Alan Vega

C'est en 1980 qu'Alan Vega se lance dans une carrière solo, parallèlement à celle de Suicide. Il ne va que très peu changer la recette du groupe, si ce n'est qu'il y aura davantage de titres à consonance rockabilly, et qu'il abandonne le synthé. Son 1er album éponyme, minimaliste, avec Phil Hawk à la guitare, est écrit, chanté et produit par lui-même. Mention particulière à "Love cry", un blues lancinant, très Lynchien.

Alan Vega : "A une party, je rencontre une sorte d’Elvis Presley blond, un Texan du nom de Phil Hawk. Un guitariste, fan de Suicide. Il avait un très beau jeu, avec le twang country; c’était parti pour le disque que j’avais en tête. On s’est associés, j’ai écrit Juke box babe et bang ! Du jour au lendemain, j’étais occupé – beaucoup plus occupé que je ne le souhaitais. On me réclamait partout, en Europe, à New York, au Texas…"

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L'année suivante, c'est déjà son 2ème album, intitulé "Collision drive". C'est la suite logique du premier, avec des titres rock typés années 50, dont une reprise plus organique du "Ghost rider" de Suicide. Le tour de force sur ce disque, c'est "Viet vet", une chanson de plus de 12 minutes sur un vétéran du Vietnam face à la mort. La basse est lourde, la guitare oppressante, le chant d'Alan tortueux : une vraie réussite !

Alan Vega : "On me mettait du fric sous le nez en me disant « Allez, faut suivre, Alan, encore un hit. » J’ai donc engagé un groupe pour Collision drive, et voilà que je me retrouve comme un chef d’entreprise. C’était une bonne période sur le plan économique. J’avais enfin de l’argent régulièrement pour payer mon loyer, bouffer, nourrir ma petite amie…"

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Posté le 25/12/23 à 19:03

baskerville a écrit :
Au passage: pressage US du premier 30cm de Suicide, livré avec un flexi disque de 23 minutes d'un concert à Bruxelles.

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Je l'ai cherché un moment celui-là, mais il est intouchable. Tu le possédes ? Il me semble avoir une copie CD du concert à Bruxelles et le son est vraiment pas bon.

Non Connecté baskerville
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Posté le 25/12/23 à 21:44

manu2 a écrit :
(citation)


Je l'ai cherché un moment celui-là, mais il est intouchable. Tu le possédes ? Il me semble avoir une copie CD du concert à Bruxelles et le son est vraiment pas bon.


Oui je l'ai complet avec son flexi-disc.
Le son du flexi-disc n'est pas meilleur.

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Posté le 26/12/23 à 16:15
"Saturn strip" sort en 1983, avec Ric Ocasek au synthé, et ça change tout, pour le meilleur. Le titre d'ouverture, c'est "Saturn drive", certainement mon titre préféré d'Alan Vega. Du coup, les morceaux suivants font un peu pâlots. Mention spéciale à "Wipeout beat", très énergique. Un titre est en français, "Je t'adore", même si les paroles restent en anglais. Alan Vega a eu pas mal de succès en France, parfois davantage qu'aux USA.

A gauche, le pressage US de "Saturn strip" :

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C'est en 1985 que paraît le 4ème album d'Alan Vega, "Just a million dreams". Ric Ocasek ne joue que sur quelques titres, ceux qu'il produit. C'est un album tantôt rock, tantôt pop, avec par exemple un titre comme "Too late", et somme toute assez sage. On perd un peu la fougue et l'énergie des débuts, mais l'ensemble est de bonne facture.

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Posté le 27/12/23 à 11:56
En 1990, pour l'album "Deuce avenue", Alan Vega change de style, même si la recette est la même : voix sur synthé, mais en beaucoup plus expérimental. Il y a beaucoup de sons rajoutés, grâce à l'usage du sampler. Les boucles sonores rendent la musique souvent extrêmement répétitive, pas toujours pour le meilleur selon moi. Liz Lamere, la compagne d'Alan Vega commence aussi à apparaître aussi bien sur scène (elle joue de la batterie électronique), qu'au chant ou à l'écriture.

Alan Vega : "J’ai inventé la théorie du « No notes » à l’époque de Deuce Avenue. Le fait de trafiquer des boîtes à rythmes, de n’utiliser que des instruments percussifs produit une musique étrange qui contient à la fois toutes les notes et aucune. Il n’y a aucun instrument mélodique, pas de guitare, pas de cordes, rien."

En 2018, tout ce qui est sorti à partir de 1990, va faire l'objet d'une belle réédition en double vinyls, pour la France, et numérotée. Normalement chaque édition est limitée à 1000 exemplaires, mais j'ai certains vinyls non numérotés...

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"Power on to zero hour" sort en 1991 et prolonge l'expérience du précédent album. Beaucoup moins minimaliste, la musique se fait parfois un peu brouillonne à cause d'une flopée de sons rajoutés les uns sur les autres et qui ne sont pas toujours complémentaires. C'est par moments une écoute plutôt ardue.

Alan Vega : "Si tu me voyais en studio, tu verrais que je ne travaille pas du tout comme les autres musiciens. J’essaye des idées, je travaille la matière. C’est vrai que ça pourrait se comparer à un sculpteur en train de travailler la glaise ou à un peintre en train d’essayer de remplir sa toile. Si on prenait deux peintres d’école opposée – Mondrian et Pollock -, je serais plutôt de l’école Jackson Pollock, un expressionniste. Je laisse sortir tout ce que j’ai en moi, puis j’essaye de trouver une forme dans ce désordre. J’aime considérer ma musique comme un art visuel, j’espère qu’elle provoque des images chez l’auditeur."

L'intérieur de la pochette de "Deuce avenue" (449/1000) :

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L'intérieur de la pochette de "Power on to zero hour" :

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Posté le 02/01/24 à 18:51
Alan Vega n'est pas seulement un parolier, un interprète ou un compositeur, il est aussi, et ce depuis les années 70, plasticien et peintre. Tous les intérieurs de pochettes de ces rééditions vinyls reprennent ses oeuvres.

"New raceion" paraît en 1993. C'est un très bon album avec la voix d'Alan bien mise en avant, sur un mélange d'électro et de guitare électrique. Mentions particulières à l'entêtant "Viva the legs" sur un rythme rock suranné revisité, ainsi qu'à l'agresssif "Keep it alive' avec la présence de Ric Ocasek.

Les rééditions de 2018 :

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1995, c'est l'année de "Dujang prang", qui est justement le titre d'ouverture de l'album. Celui-ci est très bon, grâce à son rythme obsédant. Puis, on enchaîne sur le violent "Hammered", au son quasi industriel. C'est un album un peu plus difficile d'accès, mais qui reste bon.

Alan Vega : "En écrivant ce disque, j’ai adopté le procédé de l’écriture automatique chère aux surréalistes et je tâtonnais autour d’une sonorité : yang, ying, bang, slang… C’est un titre abstrait, comme les textes des morceaux : je ne les ai pas écrits dans un but réaliste, je recherchais plutôt des sonorités, un sens poétique. Dujang prang, c’est une sécrétion du chaos urbain, une bande-son de la nuit new-yorkaise."

L'intérieur de la pochette ouvrante de "New raceion" :

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L'intérieur de la pochette ouvrante de "Dujang prang" (873/1000) :

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Posté le 03/01/24 à 12:35
"2007" sort en... 1999 ! L'album ouvre sur "This is city", un titre techno-industriel au rythme lourd qui annonce la couleur musicale de l'ensemble. Tantôt minimalistes, tantôt aux basses proéminentes, saupoudrés des cris et autres éructations d'Alan, les titres s'enchaînent, créant un climat de terreur, post-apocalyptique.

Les rééditions de 2018 :

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Et c'est en 2007 que paraît "Station", qui va prolonger l'expérience bruitiste du précédent album. Le rythme répétitif est tout aussi écrasant, la mélodie en fond sonore désaccordée, la voix saturée d'Alan achevant cette cacophonie maîtrisée. Sur un rythme d'urgence, un album jusqu'au-boutiste, sans concession.

L'intérieur de la pochette ouvrante de "2007" (554/1000) :

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L'intérieur de la pochette ouvrante de "Station" (243/1000) :

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Posté le 03/01/24 à 18:53
"Mutator", sorti en 2021, serait un album aux bandes égarées puis retrouvées, produit initialement dans les années 1995/1996. Certains titres font effectivement penser à des copies de travail en studio. La boîte à rythme, étrangement douce, permet de mettre en valeur les intonations de la voix de Vega.

2 pressages US :

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La même année, c'est une session à plusieurs qui fait surface, intitulée "After dark". Enregistrée le temps d'une nuit, en 2015, soit un an avant sa mort, avec Ben Vaughn, Barb Dwyer et Palmyra Delran, 6 titres émergent. La musique bluesy accompagne parfaitement la voix d'Alan, inspirée. Un autre très bon album.

Cette discographie reste incomplète : certains albums ne sont jamais sortis en vinyls, comme la BO du film "Sombre", et d'autres albums, telle la collaboration avec Ben Vaughn et Alex Chilton pour "Cubist blues", ou encore son dernier disque, "It", sont hors de prix.

A suivre : les maxis 45 tours.

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Posté le 04/01/24 à 19:48
IV - Les maxis d'Alan Vega

Extrait de son 1er album, "Jukebox babe" sort en version longue en 1981. Dans le plus pur style rockabilly, c'est un titre entraînant et dansant.

En face B, "Love cry", est comme je l'ai déjà écrit, une superbe chanson bluesy, lente et désespérée, au rythme pesant. Sur le maxi, elle rend encore mieux, grâce à de très bonnes basses.

O baby
Love cry
Love cry
In the night
In the night


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Pour les US, en 1983 et en maxi promo, sort "Video babe", une chanson énergique, dans le style rock 50's. La face B est identique à la face A.

Le maxi promo pour la France de "Jukebox babe", couplée avec un titre reggae de Errol Dunkley, "Don't make me over" :

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Posté le 05/01/24 à 12:26
Le génial "Saturn drive" sort en 1983, dans une version extended, absolument indispensable. La production carrée de Ric Ocasek, le rythme grisant du synthé, subliment la voix immersive d'Alan. Celui-ci s'envole vers Saturne, dans un trip hallucinogène.

En face B, le fifties "Video babe", qui rappelle forcément "Jukebox babe", nous fait redescendre sur terre, dans le plus pur style rockabilly.

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Pour le marché US, "Saturn drive" ne sort qu'en promo, couplé à "Wipeout beat", un titre pop/rock honnête. En face A, les versions edit, et en face B, les versions extended.

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Posté le 06/01/24 à 12:43
Un petit oubli sur l'année 1982 : le maxi de "Outlaw", remixé par August Darnell, dans le plus pur style ZZ Top période 70's. August Darnell est célèbre pour être le chanteur du groupe Kid Creole and the coconuts. Le morceau file à 100 à l'heure sur un trio guitare, basse, batterie efficace.

"Magdalena 84", est la suite des "Magdalena 82" et "Magdalena 83" issus de l'album "Collision drive". Il s'agit donc d'une nouvelle version qui respecte les aspects classiques du rock'n'roll, si chers à Alan Vega.

A droite, le maxi promo US de "On the run" :

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En 1985, c'est au tour de "On the run" de faire l'objet d'un maxi. Il s'agit d'un titre pop, plutôt rythmé.

En face B, le ra-ra mix de "Ra-ra baby" retravaille en douceur le titre original en conservant les grandes lignes. La voix d'Alan mise en boucle par moments, et plutôt en retrait, n'est cependant pas la meilleure idée.

Dernier titre, c'est "Cry fire", beaucoup plus intéressant, une chanson pop avec choeurs féminins, très dansante. Elle aurait parfaitement pu remplacer la face A.

Goodbye to the light
Goodbye to the stars
Love is a dream
Do you know what I need
To a lonely street
Lonely street, lonely street
A child smiles
There’s a whisper in the wind
There's a whisper in the wind
It's the last call
The last call for love


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Non Connecté manu2
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Posté le 06/01/24 à 14:56
Alan Vega a par la suite sorti des maxis beaucoup plus tardifs. Je me suis personnellement arrêté à ceux des années 80.

V - Conclusion

Suicide a été l'un des pionniers du punk et de la new-wave, ce qui n'a été jamais reconnu en son temps. Et pourtant, nombre de groupes des années 80 s'en sont inspirés.

Martin Rev, dans sa carrière solo n'a pas percé, malgré deux bons albums.

Quant à la carrière d'Alan, elle a été chaotique, remportant plus de succès à ses débuts que par la suite, et souvent davantage en Europe que dans son pays d'origine, les Etats-Unis.

Pour en savoir un peu plus, un chouette reportage, même s'il fait un peu trop la part belle à sa rencontre avec Christophe : https://www.youtube.com/watch?v=EnIG3W4BJ94

En 2012, Alan Vega est victime d'une crise cardiaque. Il se consacre alors davantage à la peinture, et fait moins de scène.

En 2016, le 16 juillet, il décède dans son sommeil, à l'âge de 78 ans.

Le mot de la fin à Alan qui dit son ressenti sur la musique d'aujourd'hui, et ce non sans humour : "Il faut dire que le rock n’est plus une aventure, tout est récupéré, digéré par le gros business, il n’existe plus de groupes aussi irréductibles que le Velvet, aussi imprévisibles que les Dolls. Il y a trop d’intérêts, de fric en jeu… Si Suicide démarrait aujourd’hui, jamais nous ne serions signés. Ou alors, il faudrait que j’apprenne à chanter."

Merci à tous pour votre lecture. J'ai rajouté, dans les posts précédents, pas mal d'extraits d'interviews d'Alan, qui mettent en lumière ses choix artistiques, pour ceux qui ont le courage de tout relire ! . Ils proviennent d'une interview donnée au magazine "Les Inrocks" en 1996.

Pour rappel, la liste des hommages publiés sur Vinyl collection :

Mark Hollis
Rachid Taha
Dave Greenfield
Florian Schneider
Freddie Mercury
Daphné Hendricks
George Young
David Bowie
Jim Morrison
Dusty Hill
Klaus Nomi
Djamel Allam
Ian Curtis
Joe Strummer
Klaus Schulze
Vangelis
Shane Mac Gowan


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