Tu es en plein dedans! Merci pacaux pour cette alléchante présentation!

The Holydrug Couple : Noctuary (2013)



The Holydrug Couple est un duo Chilien aux accents psychés qui baignent, comme les deux présentations au-dessus, dans un univers assez « pop-Folk ». Atmosphère cosy pour cet enregistrement provenant de leur « home studio ».
Ici les voix sont aériennes et planantes, perchées dans les aigües, se posant sur des nappes de synthés cotonneuses. Tout est calme et relaxant, de forts effets de reverb parcourent tout l’album et soulignent l’aspect onirique des compos. Une grande unité de ton, grâce à ce « son » très travaillé, quelques thèmes émergent de cet ensemble pourtant impeccable, « Follow your way » avec sa mélodie très accrocheuse, l’imparable « Red moon » à l’impact immédiat et « Willowed » trempé du charme de l’exotisme.

In The Summer Of The Mushroom Honey: In The Summer Of The Mushroom Honey (1999)



Un album du siècle précédent, mais, je vous rassure, il a tout à fait sa place ici, on peut même lire sur un des trois inserts : « Psychedelic music for the new millenium ». C’est même une belle pièce, limitée à 450 exemplaires numérotés à la sortie et présenté dans une pochette au carton épais et rassurant. C’est un élément d’une série limitée présentée par le label étatsunien « Aether Records ».

Le maître mot est l’improvisation sur cet album d’exception, enregistré dans un esprit totalement hippy et libertaire. Le projet se concentre autour d’une réunion de musiciens venant de différents groupes, rassemblés par l’amour commun de cet esprit libre, joyeux et sans contrainte autour de valeurs communes, telles qu’elles ont pu exister à la fin des années soixante. Cela s’entend tout au long de ce superbe album qui regroupe des extraits enregistrés lors de cette folle journée. Pour de plus amples enregistrements extraits de ces longues improvisations, on peut se tourner vers le CD qui dispose de pistes non présentes sur le vinyle.

J'adooooore

Il me le faut ce In The Summer Of The Mushroom Honey !

White Fence - Is Growing Faith (2011)



Deuxième album du génial guitariste Tim Presley, Is Growing Faith nous offre un garage/folk vaporeux moins lo-fi (du moins sur la face A) que dans ses premiers essais. Il perdure toutefois dans l'étourdissement des sens - les bandes sont triturées, superposées, ralenties, accélérées... Comme s'il cherchait à noyer son songwriting pourtant remarquable. Assez amusant quand on sait que le personnage vient du punk hardcore.

Merci thibaut, White fence a aussi sorti un album aux côtés de Ty Segall qui a bien plu sur ce forum!

Je mettrais aussi Tame Impala, peut-être un peu plus electro, mais psyché quand même, crois-je
Tame Impala est un groupe australien originaire de Perth. Ils définissent leur musique comme du psychedelic hypno-groove melodic rock music

ça fait un moment que je suis tenté par ce groupe (Gnod) qui pratique un psychédélisme heavy & noisy, l'album date de 2011 et s'intitule "Chaudelande Vol 1" :

Chaudelande Vol 2 semble enfoncer le clou :

Ils ont pris un virage electronique, en effet. Un peu comme les Holydrug Couple (cités plus haut) sur leur dernier disque.

GNOD : Infinity Machines (2015)



Je rebondis sur la proposition de Luxman qui nous fait entendre le groupe Britannique Gnod, basé autour de Manchester. Un triple album particulièrement dense et intéressant est sorti l’année dernière, Gnod propose une musique post-indus au spectre particulièrement large, passant d’une relative « aisance mélodique » (autant que faire ce peut) à des propositions bruitistes assez expérimentales. On peut même entendre un saxophone viscéral au milieu de ce monde de machines qui semblent vouloir prendre corps et chairs, puisant dans les rythmes les ressources d'une mutation organique, franchissant crânement la barrière entre les espèces... Cette plongée prolongée dans l’ambient Industriel, lorgnant du côté du krautrock, est assurément une expérience passionnante et originale qu’il ne faut pas rater, pour peu que l’on soit chasseur de sons inusités.

Un lien pour écouter le morceau d’ouverture de l’album : Infinity Machines

Pour faire écho à Pacaux:

Tame Impala : Innerspeaker (2010)



Premier effort d’envergure du groupe australien, ce double album sera aussi leur premier succès planétaire. Les compos ciselées, souvent assez longues et à plusieurs étages, la précision du groupe bien propulsée par la basse délicieuse de Dominic Simper, les références pop-psychédéliques sans cesse présentes constitueront un ensemble percutant assurant un impact immédiat après du public qui plébiscitera l’album et assurera au groupe une notoriété durable.
A l’écoute de l’opus, on peut penser aux Beatles, à Syd Barrett et même parfois aux Byrds. Le chant renvoie même à la voix de John Lennon, un brin désincarnée toutefois. Les guitares, parfois un peu sales, marquent cependant d’une forte empreinte l’appartenance aux années 2000. D’ailleurs Tame Impala n’est ici, après un premier E.P. empreint de heavy rock, qu’au second stade d’une évolution qui ne s’arrêtera pas, en tous cas jusqu’ à ce jour…

Quel homme de luxe ce luxfan!
Je te présente mes apologies pour cette boulderie !

Oh mais je t'en prie Cuche, je ne prendrai pas la mouche pour si peu.

In The Summer Of The Mushroom Honey.
ben voilà, j'attend mon vinyle commandé en Finlande, c'est malin hein Cush
Mais z'aime bien ce dixe

... me d'mande bien quel numéro vais avoir?

tu l'as trouvé sur quel site ? Il en reste ?

Discogs, oui, y a encore, mais ça part petit à petit

C'est vraiment un excellent album, tu ne le regretteras pas!


Mushroom : Leni Riefenstahl (1999)



On le reconnaît à l’esthétique de la pochette, c’est un autre volet de la trilogie initiée par le label Aether Records. Pochette fabriquée sur le même modèle, série limitée, même période de sortie et surtout communauté artistique. Mushroom est un groupe qui s’inspire directement du Krautrock et surtout de la philosophie de Gong et de Daevid Allen. L’improvisation est donc primordiale ici, on peut alors penser aux longs délires du Grateful Dead qui raffolait de l’exercice, jusqu’à transformer ses concerts en grandes fêtes tripantes.

La première face est très « acid-psyche folk », on y entend deux titres qui forment une continuité très planante, je n’ai pas d’explication à la présence de cet hommage à Leni Riefenstahl danseuse et réalisatrice, qui fut, tout de même, une admiratrice du troisième Reich. En tout cas on est en présence d’une longue jam bien réussie, mais c’est sur la seconde face avec le titre « A tribute to Eddie Harris » que ça s’envole vraiment, peut-être grâce à l’aspect un peu plus funky, avec un groove qui peut évoquer Miles Davis.

Träd Gräs Och Stenar ‎– Hemlösa Katter / Homeless Cats (2009)



Que dire du groupe suédois Träd Gräs Och Stenar (Arbres, Herbe et Pierres)? Peut-être qu’évoquer Pärson Sound ou International Harvester parlera à quelques membres du forum ? Pour faire vite, ces groupes sont constitués des mêmes personnes, dans la formation actuelle il reste trois membres du groupe primitif formé en 1967, le mythique Pärson Sound, une sorte de velvet underground sans trop de succès, attention le Velvet de White light/White heat, et encore dans sa dimension la plus extrême…De mémoire, il me semble bien qu’en 68, ils ont tout de même fait la première partie des Doors en Suède, il y a pire comme référence.

Alors, en dégustant cette cuvée 2009 on peut s’interroger pour savoir ce qu’il reste de la flamme de ces précurseurs, ou de ces initiateurs, du krautrock ? Et bien, même s’ils sont assagis, l’essentiel est préservé et la preuve est faite : la maturité ne préserve pas des risques et des errances toujours bienvenues. Un voyage entre légèreté et gravité nous est offert, bien que cette musique puise dans des racines plantées il y a cinquante ans, elle est toujours vive et fraîche, profondément naturelle. Sans doute même avec l’expérience, cet album nous offre t-il une densité rare, expurgée des artifices et des faux semblants.

... excellent! Vif et frais, comme tu le cite si bien Cush, encore merci, ... J'adooooore

Et c'est bien là l'essentiel ! Dans un tout autre style:


Teeth Of The Sea ‎: Highly Deadly Black Tarantula (2015)




Teeth of the Sea est un groupe psyche formé à Londres qui en est à son cinquième album. Ce qui frappe en premier lieu c’est la beauté de la pochette, l’éventail des gris entre le blanc et le noir se déploie dans toutes les nuances sur un support très graphique. Nous naviguons sur les frontières du krautrock dans un style qui passe de l’électro-rock au métal-drone, une combinaison et un mélange des genres très réussis. Les synthés dans des registres souvent graves, tissent leurs motifs au dessus des rythmes électroniques trépidant comme mille tambours sortis d’une boîte à rythme qui aurait pris vie.

Un album en deux partie, une première face toute en tension (venom), avec un très beau titre d’ouverture, et une seconde face (prey) plus apaisée, qui s’achève de façon beaucoup plus optimiste avec le très délicat « Love theme from 1984 ». Au final, un bon album qui navigue entre psyche et électro.

10000 Russos : 10000 Russos (2015)




Côté pochette, on reste dans les nuances de gris.
C’est un groupe portugais, originaire de Porto, qui a tourné l’année dernière en France. Leur album sorti chez Fuzz Club Records est limité à 500 copies, ce qui ne facilite pas la trouvaille en Broc. Côté style ils se situent dans la mouvance Space Rock : rythmique binaire, nappages de synthés, bidouillages sonores, voix d’outre-espace, guitares fuzz aux accents répétitifs et triturés. On y entend aussi pas mal de dissonances et un travail important sur les textures, ce qui les oriente vers le Shoegaze, vous savez ces gars qui regardent leurs pompes pendant tout le concert en battant la tête de haut en bas. Dans le genre c’est bien fait, pas ennuyeux et assez original, les parties vocales sont bienvenues et dynamisent bien le son. Une bonne surprise de l'année 2015.

J'aime bien 10.000 russo, musique sombre et planante
Merci

Deux adjectifs qui résument bien, mais attention il ne faut pas confondre "dix mille Roussos" avec notre barde grec "Démis Roussos" qui officiait chez les Fils d'Aphrodite !