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Sun Ra

Non Connecté luxfan
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Membre Disque Diamant
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Posté le 13/01/16 à 17:42

cush a écrit :
(citation)


Ma foi il est de pire façon d'utiliser son temps! En tout cas c'est gentil de venir dans ces parages...

A propos de Magic City j'ai eu la surprise de le voir chroniquer par David Rassent sur son ouvrage "Rock Psychedelique" paru chez le mot et le reste. J'ai été très surpris. C'est un album de free Jazz, pas un album psyche! Il l'a intégré dans son ouvrage pour, je pense, faire rentrer la musique improvisée dans son projet, ce qui se conçoit bien, bon nombre de musiciens psyché déliraient bien sur scène, emportés par la fumée, en improvisant à partir des accords. Mais le choix de cet album de Sun Ra n'est pas forcément le plus évident, bien sûr le Sun était écouté par la jeunesse et le show sur scène était enthousiasmant, toutefois cet album n'est pas des plus accessible et je crains que plus d'un, en suivant ce conseil, ne soit déçu.
Il aurait sans doute été préférable de s'appuyer davantage sur le blues, prendre un album de Coltrane, de Pharoah Sanders ou de Shepp. Peut-être même le Dear Prof. Leary de Barney Wilen aurait été parfait...


Et le "Electric Mud" de Muddy Waters ? Il y est ? Dans le genre album psyché provenant d'un bluesman il vaut le détour.

Non Connecté porige
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Posté le 14/01/16 à 00:17
... retrouvé cette photo (une des rares à sauver) du concert à Orléans en 1990, à l'époque de l'album "Purple Night"...

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Non Connecté cush
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Posté le 14/01/16 à 09:51

luxfan a écrit :

Et le "Electric Mud" de Muddy Waters ? Il y est ? Dans le genre album psyché provenant d'un bluesman il vaut le détour.


Je ne connaissais pas alors j'ai été écouté quelques extraits, bon gratte et orgue d'époque! Par contre il ne figure pas dans la sélection de David Rassent.


porige a écrit :
... retrouvé cette photo (une des rares à sauver) du concert à Orléans en 1990, à l'époque de l'album "Purple Night"...
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Elle est bien cette photo, on sent que la surexposition n'est pas volontaire, mais le soleil (?) sur la gauche de l'image correspond bien au sujet!

Non Connecté cush
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Posté le 14/01/16 à 11:16
Visits Planet Earth (56-58)

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Sun Ra & His Solar Arkestra Visits Planet Earth 1956 -1958

1958
A1-Planet Earth
A2-Eve
A3-Overtones of China

• Sun Ra - Wurlitzer Electric Piano, Piano, Percussion
• Lucious Randolph - Trumpet
• Nate Pryor - Trombone
• James Spaulding - Alto Sax
• Marshall Allen - Alto Sax, Flute
• John Gilmore - Tenor Sax, Percussion
• Pat Patrick - Baritone Sax, Alto Sax, 'Space Lute', Percussion
• Charles Davis - Baritone Sax
• Ronnie Boykins - Bass
• Robert Barry - Drums
• Jim Herndon - Tympani

1956
B1-Reflections in Blue
B2-Two Tones
B3-El Viktor
B4-Saturn

• Sun Ra - Piano, Wurlitzer electric piano
• Art Hoyle - Trumpet
• John Avant or Julian Priester - Trombone
• Pat Patrick - Alto sax, tenor sax, Baritone sax
• John Gilmore - Tenor sax
• Charles Davis - Baritone sax
• Victor Sproles - Bass
• William Cochran - Drums
• Jim Herndon - Tympani, timbales

Nous voici donc dans ce qu'il est convenu d'appeler "la période de Chicago", l’orchestre se nomme alors Solar Arkestra, première appellation du groupe. La galette est parue une première fois en 1966 sur Saturn Records, et a été récemment rééditée en 2009. La face 2 correspond à des enregistrements de 56 enregistrés lors des sessions de Sound of Joy, l’autre à des enregistrements de 58. Le line-up est donc changeant, évoluant au gré des rencontres, mais les piliers sont déjà là : John Gilmore, Pat Patrick, Charles Davis (dont les noms sont cités sur le recto de la pochette) auxquels il faut ajouter Ronnie Boykins, Marshall Allen etc…

Nous sommes en pleine période be bop, c’est donc dans ce style que s’inscrit l’album, et de fort belle manière. Le terrain est sécurisé, mais on remarque, particulièrement sur les sessions de 58, la singularité du style, les grandes lignes de force de la musique de Sun Ra sont déjà là, en filigrane. Planet Earth est un hymne joyeux, entraînant, un hommage à la nature, plein de vie. Les différents instruments en imitent la richesse et la diversité. Comme souvent avec Sun Ra, la musique évoque un parcours, une marche initiatique. Il nous emmène et nous guide sur une Terre aux mille couleurs, les courts solos des musiciens se succèdent et suggèrent les raffinements de l’exotisme.

Eve est une ode à la féminité et à la fécondation, un magnifique solo de piano aux sonorités dissonantes introduit le morceau qui se développe en phases harmonieuses autour d’un thème qui n’est pas sans rappeler Duke Ellington. Après un solo de Pat Patrick à l’alto, les percussions en avant de la musique s’étiolent pour laisser place au retour du thème tout en caresse et rondeur. Overtones of China est une évocation de la Chine à travers sa musique, comme aime à le faire Sun Ra, à sa manière à lui, tympan et timbales évoquent cet orient lointain et mythique. Les orchestrations sont somptueuses et les mélodies invitent au voyage à travers le monde ! A sa façon, Sun ra a toujours été un précurseur de la World music... à ceci près que son champ d’action s’est très vite élargi à la Galaxie music.

Sans surprise, les séances de 1956, qui débutent par une interprétation de Reflections in Blue, s’inscrivent dans la tradition du bop, vers la fin de sa vie, comme chroniqué plus haut, Sun Ra aimera puiser dans le répertoire de ces années-là. Les solos s’enchaînent avec virtuosité, dans l’ordre on peut entendre Art Hoyle à la trompette, John Gilmore au ténor, Charles Davis au baryton, Sun Ra et son « solar piano » aux sonorités électriques, avec une mention spéciale au solo de…timbales joué par Jim Herndon promu au titre de premier percussionniste. Two tones est franchement hard bop, les saxophones barytons, aux sonorités bien distinctes, déploient leur timbre gracieux, Charles Davis et Pat Patrick se répondant avec volubilité et frénésie… El Viktor est une petite perle mexicaine qui s’insinue entre vos oreilles pour ne plus les quitter. Art Hoyle s’y montre incisif. Une pièce brève et vivifiante. Saturn la belle fait ici tourner les têtes, virevolter les corps, dans une atmosphère embuée où les circonvolutions des fumées forment d’improbables anneaux.

Une belle réussite pleine de swing, qui plus est en mono. Oui.

Non Connecté cush
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Posté le 15/01/16 à 08:59

in10k a écrit :

Perso, bien qu'ayant du mal avec le free en général (par manque de connaissances certainement), j'aime bien son album "Nothing is..." qui reste abordable musicalement je trouve.
J'attends la suite avec curiosité !!!

Voilà, voilà...


Nothing is...

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A1 Dancing Shadows
A2 Imagination
A3 Exotic Forest
B1a Sun Ra And His Band From Outer Space
B1b Shadow World
B2a Theme Of The Stargazers
B2b Outer Spaceways Incorporated
B2c Next Stop Mars

Sun Ra: piano; John Gilmore: tenor sax; Marshall Allen: alto sax; Pat Patrick: baritone, sax et flûte; Robert Cummings: baritone clarinet; Teddy Nance: trombone; Ali Hassan: trombone; Clifford Jarvis: drums; Ronnie Boykins: bass and tuba; James Jackson: log drum and flute; Carl nimrod: sun horn and gong.

Avec cet enregistrement nous pouvons nous apprêter à déguster une bonne cuvée, il s’agit d’un enregistrement live enregistré lors d'une tournée dans les universités new-yorkaises organisée par ESP en mai 1966. La qualité du son est excellente, rendant justice aux musiciens et à leur habileté à créer un espace sonore de haut vol. On l’a compris l’Arkestra donne toute sa mesure sur scène, au contact direct du public, source d’une interaction générant démesure, fascination et même transe. Les enregistrements live de cette période sont donc précieux.

Dancing Shadows commence sous la forme d’un duo entre Clifford Jarvis et Sun Ra, celui-ci créant des nappes sonores à la façon de Cecil Taylor, bien vite John Gilmore au ténor délivre un magnifique solo, tout le raffinement et la qualité de son jeu sont condensés ici, dans un premier temps à la manière hard-bop, puis, en explorant son instrument comme le faisait Coltrane en ces temps-là... Coltrane ? Peut-être se souvient-il du temps où il venait, lui le plus respecté des saxophonistes, le consulter après le concert pour lui demander avec modestie ses « trucs », sa façon de jouer tel passage ou bien pour savoir quelle anche utilisait-il ? La basse de Ronnie Boykins, tel un rocher dans la tempête, constitue un ancrage solide, constitué d’un rythme répétitif et immuable… Enfin, batterie, percussions et sax se libèrent en une libre improvisation…

Imagination se déclame en une explosion free de l’Arkestra, intermède servant également de prélude à Exotic Forest. Puis le calme succède au chaos et Marshall Allen improvise de façon magistrale au hautbois, accompagné par l’immense Ronnie Boykins, métronome imperturbable, les percussions s’invitent ensuite, la batterie et ses roulements, mystère et charme de l’orient, de l’exotica, on peut penser alors à Yusef LateefSun Ra est passé maître dans l’art de peindre, avec des touches pastelles, fragiles et délicates, des aquarelles suggérant les paysages mythiques d’une Egypte rêvée…

La face 2 débute par une courte ouverture nommée « Sun Ra and His Band from Outer Space » jouée au piano solo, elle sert de prologue à Shadow world qui est le titre majeur de cette face. Sur un canevas free c’est d’abord Pat Patrick qui s’exprime en solo, s’offrant en un effort solitaire face au public, même si cette manière de faire n’est pas encore de mode, il se montre parfait dans cet exercice difficile. Ensuite c’est Sun Ra lui-même qui improvise au piano et au clavioline, dialoguant avec Ronnie Boykins et soutenu par le très musical Clifford Jarvis. Après une nouvelle et belle improvisation au hautbois de Marshall Allen, l’album s’achève avec l’exposé de deux couts thèmes chantés, séparés par une courte improvisation collective. Le premier thème est consacré aux astronomes, genre dont font partis sans nul doute les membres de l’Arkestra qui chantent en chœur. La dernière courte pièce chantée évoque la prochaine étape du voyage : la planète Mars !

En définitive un très bel album de la part de notre astronome, la prise de son est excellente, tout au long de l’interprétation on trouvera toujours une branche à laquelle se raccrocher, ce disque peut donc convenir à une première rencontre avec le soleil, même s’il est clairement classé « free », comme l’ensemble des albums de la période ESP.

Un très bel album, certainement très représentatif d’un concert de Sun Ra à cette époque, les passages théâtraux et visuels en moins. Plusieurs éditions récentes en CD lors de cette tournées des « collèges » sont, semble-t-il, complétées par de nombreux inédits.


Non Connecté in10k
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Posté le 15/01/16 à 14:08

cush a écrit :
(citation)

Voilà, voilà...


Nothing is...

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ahhhhhhhh

Non Connecté cush
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Posté le 16/01/16 à 06:36
L'album avec des compléments:


Non Connecté cush
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Membre Disque Diamant
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Posté le 16/01/16 à 06:37
Medicine For A Nightmare (The Singles)

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Side A: 1. A FOGGY DAY - The Nu Sounds (George Gershwin-Ira Gershwin) 2. DADDY'S GONNA TELL YOU NO LIE - The Cosmic Rays (Sun Ra-Charles Orio-Calvin Barron) 3. DREAMING - The Cosmic Rays (Sun Ra-Charles Orio-Calvin Barron) 4. DADDY'S GONNA TELL YOU NO LIE - The Cosmic Rays (Sun Ra-Charles Orio-Calvin Barron) 5. BYE BYE - The Cosmic Rays with Le Sun Ra and Arkestra (Matt Swift) 6. SOMEBODY'S IN LOVE - The Cosmic Rays with Le Sun Ra and Arkestra (Lonnie Tolbert-Raymond Dancer) 7. MEDICINE FOR A NIGHTMARE - Le Sun-Ra and his Arkistra previously unissued 8. SATURN - Le Sun-Ra and his Arkistra 9. SUPERSONIC JAZZ - Le Sun-Ra and his Arkistra 10. HAPPY NEW YEAR TO YOU! - The Qualities (Sun Ra-Alton Abraham) 11. IT'S CHRISTMAS TIME - The Qualities (Sun Ra-Alton Abraham)
Side B: 1. MUCK MUCK (MATT MATT) - Yochanan (Yochanan-Alton Abraham-Sun Ra) 2. HOT SKILLET MAMA - Yochanan (Yochanan-Alton Abraham-Sun Ra) 3. GREAT BALLS OF FIRE - Le Sun Ra and his Arkestra 4. HOURS AFTER - Le Sun Ra and his Arkestra (Sun Ra-Everett Turner) 5. TEENAGER'S LETTER OF PROMISES - Juanita Rogers & Lynn Hollings with Mr. V's Five Joys (Juanita Rogers-Lynn Hollings) 6. I'M SO GLAD YOU LOVE ME - Juanita Rogers with Mr. V's Five Joys (Lynn Hollings-Juanita Rogers) 7. OCTOBER - Sun Ra and his Astro Infinity Arkestra 8. ADVENTURE IN SPACE - Sun Ra and his Astro Infinity Arkestra

Cet album est à part dans la discographie de Sun Ra, un peu comme pour « Batman and Robin », il s’agit là d’un disque à la marge de sa production habituelle. Ce qui ne veut pas dire inférieur en qualité, mais singulier, en dehors de sa démarche artistique la plus reconnue. Cet album compile les singles de Sun Ra, tous enregistrés sur El Saturn entre 1954 et 1959, dans leur ordre chronologique. Certains parmi eux n’étaient sortis qu’à une cinquantaine d’exemplaire et vendus après les concerts.

Sun Ra est l’élément stable sur cette compile protéiforme, il se manifeste en tant que maître d’œuvre, arrangeur, producteur et bien sûr accompagnateur et même bricoleur de sons étranges sur quelques plages de la seconde face.

Les styles sont très variés, cela va du trio vocal ( The Nu Sounds ) accompagné du seul piano, aux expérimentations les plus cosmiques avec l’Arkestra. Il y a quelques reprises de standards assez fidèles à l’original (A foggy day ), un chant de Noël assez barré dans la forme mais fidèle dans l’esprit (it’s Christmas time ) mais aussi des rhytm’n blues mâtinés de rock n’ roll bien dégentés comme Muck Muck avec le chanteur Yochanan, des blues, des musiques propices à la danse… L’objectif est de plaire au plus grand nombre sans se prendre la tête mais en conservant un haut niveau de qualité. Bien sûr les titres sont inégaux et ne présentent pas tous le même intérêt, c’est inévitable dans une telle entreprise, mais l’admirateur du Vieux Céleste sera comblé par la mise en circulation de ces pièces rares et introuvables.

Pour les admirateurs de Batman & Robin, les complétistes, les picoreurs et les esthètes un peu barrés amoureux des années cinquante.


Non Connecté cush
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Posté le 20/01/16 à 19:25
Rocket ship rock

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A1 Yochanan – Muck Muck
A2 Yochanan – Hot Skillet Momma
A3 Yochanan – Rocket Ship Rock
A4 Yochanan – Is That Me?
A5 Yochanan – Hot Skillet Momma
A6 Yochanan – Muck Muck
A7 Yochanan – The Sun Man Speaks
B1 Yochanan – Message To Earthman #1
B2 Yochanan – Message To Earthman #2
B3 Little Mack (2) – Tell Her To Come On Home
B4 Lacy Gibson – I Am Gonna Unmask The Batman
B5 Ebah* – I Am Gonna Unmask The Batman
B6 Don (Dino) Dean – Space Stroll

Retour dans les années 50 (de 55 à 58) pour cette production qui n’est pas sans évoquer la compilation “Medicine For A Nightmare (The Singles)” présentée plus avant. Il y figurait en effet le premier titre présent sur cet album : « Muck Muck » chanté par Yochanan. On trouve ce chanteur sur neuf titres de cet album, tous issus de 45 tours enregistrés à l’époque en pleine vogue d’un genre appelé le doo-wop, il s’agit de rhytm’n blues, ici limite Rock’n roll, dont l’interprétation faisait place aux onomatopées (d’où le nom de doo-wop). C’est en effet plus spécifiquement le chant qui caractérise ce style vocal, souvent interprété par plusieurs chanteurs aux voix complémentaires (Golden Gate Quartet, les Platters ) . Avec Yochanan et Sun Ra l’interprétation est carrément déjantée et exubérante elle nous fait penser à ce que faisait par exemple Screaming Jay Hawkins. En effet, la voix est forte et puissante, très expressive et énergique, elle se marie bien avec le style des morceaux ici présentés, parfois ça évoque même Little Richard dans une certaine démesure…

Muck Muck a failli être un tube, il s’est vendu par centaines, de la main à la main, à la fin des concerts de l’Arkestra, mais il ne restera malgré tout qu’un succès local, en effet, El Saturn records n’a rien d’une major. Hot Skillet Momma a quelque chose d’effrayant, la tension est créé par des paroles suggérant le pire… l’interprétation est théâtrale entrecoupée par un vigoureux hymne rock’n Roll. Le rythme reste trépidant avec Rocket Ship Rock dévolu à la danse, aux déhanchements, tournoiements et autres cabrioles… Is That Me? est plus chaloupé et se balance au son d’un superbe solo de sax en arrière-plan. Titre inédit, tout comme Rocked ship Rock

Retour aux thèmes de science-fiction avec The Sun Man Speaks et Message To Earthman #1 et #2, Yochanan se fait « extra-terrestre » lors de ces interprétations/déclamations et se transforme en voyageur spatial. A n’en pas douter il le fait par amitié pour Sun Ra, gaffe à ne pas se brûler les ailes…

La suite des interprétations laisse la place à d’autres chanteurs/interprètes. Little Mack se livre à fond dans un solide mambo: Tell Her To Come On Home, vraiment sans faille. Retour de Batman avec deux vocalistes différents, Lacy Gibson et Ebah. La première interprétation fait immanquablement penser à James Brown, voix soul et arrangements idoines. La qualité de la seconde est hélas tempérée par quelques faiblesses techniques au niveau de la prise de son, assez rédhibitoires, hélas.
La dernière pièce, sorte de montage radiophonique a carrément des accents psyché avant l’heure, un peu twist, un peu rock, les années soixante frappent à la porte…

Quelque part entre l’anecdotique et l’essentiel, un grain.




Non Connecté cush
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Posté le 20/01/16 à 19:51

Non Connecté cush
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Posté le 21/01/16 à 10:08
Super-Sonic Jazz (1957)

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Il existe de nombreuses pochette différentes au gré des rééditions.

Sun Ra And His Arkestra – Super-Sonic Jazz (1957)

A-India- Sunology -Advice To Medics- Super Blonde -Soft Talk
B- Kingdom Of Not-Portrait Of The Living Sky -Blues At Midnight- El Is A Sound Of Joy -Springtime In Chicago- Medicine For A Nightmare

• Alto Saxophone – James Scales
• Alto Saxophone, Baritone Saxophone – Pat Patrick
• Baritone Saxophone – Charles Davis (2)
• Bass – Victor Sproles
• Bass [Electronic] – Wilburn Green
• Drums – Robert Barry (2), William Cochran (2)
• Piano – Le Sun Ra*
• Tenor Saxophone – John Gilmore
• Timpani, Timbales – Jim Herndon
• Trombone – Julian Priester
• Trumpet – Art Hoyle*


Super-Sonic Jazz est le premier album paru sur le label El Saturn Records, en 1957. Ce fameux label créé par Sun Ra et son bras droit, ami et partenaire : Alton Abraham. Celui-ci avait plus d’un point commun avec Sun Ra, ils partageaient le même goût pour le mysticisme et l’ésotérisme. Alton Abraham était connu à Chicago pour faire des prédictions et s’intéresser aux livres saints et aux textes occultes, à La Cabale et à Nostradamus. Cette proximité d’intérêt explique leur amitié et leur engagement mutuel dans la création d’El Saturn. Ce fut l’un des premiers labels indépendants et le tirage de ce premier album a été extrêmement limité. Une réédition en 2009 assure aujourd’hui sa disponibilité et sa bonne diffusion. Ce ne sont pas, on l’a vu, les premiers enregistrements de Sun Ra, mais très probablement c’est bien là le premier 33 tours enregistré sous son nom.

Cet album n’est donc évidemment pas un album de free-jazz et d’avant-garde, il se caractérise plutôt par un certain classicisme avec un certain penchant vers ce mouvement de la fin des années 50, « l’exotica ». L’exotisme ici ce n’est pas les îles Hawaï ou la musique indienne, mais l’espace et son infini. Au verso de la pochette on peut lire un poème de Sun Ra sur ce thème : Points on the Space Age, il y parle de ses deux centres d’intérêts principaux, la musique et la cosmologie. On y reconnaît ce qui fait la forme du jazz conventionnel au sein d’un big band : le swing et l’académisme des arrangements. D’après certains spécialistes, c’est sur ce disque qu’on entendrait pour la première fois l’enregistrement d’un piano électrique sur un enregistrement de Jazz (cf. India).

Quelques thèmes de cet album seront réutilisés sur des enregistrements ultérieurs. Medicine For A Nightmare sur Angels and demons at play, El Is A Sound Of Joy sur Sound of Joy et Blues At Midnight sur Jazz in Silhouette.

India se situe dans la lignée de cette musique exotique, le piano de Sun Ra esquisse un thème simple sur lequel Art Hoyle à la trompette dépose un très beau solo, la musique est propre à évoquer l’Orient, comme l’indique le titre. On remarque déjà le goût de la part de Sun Ra pour les percussions, elles foisonnent et fourmillent. Au sein de l’Arkestra tout membre est aussi percussionniste.

Sur Sunology, Pat Patrick puis John Gilmore nous offrent deux solos dans la tradition, baryton et ténor se lovent au rythme paresseux de cette douce ballade bluesy. Advice To Medics consiste en un solo du maître, sur ce fameux piano électrique, aérien et solaire, qui sera la marque de la modernité du grand céleste.

Super Blonde (Bronze Super sur une réédition impulse !) évoque simplement l’histoire d’une…super Blonde, comme indiqué sur la pochette ! C’est le premier morceau qui sonne à la façon d’un big band traditionnel, rythme enlevé, succession de solos des cuivres ou des anches…Soft Talk ferme la face dans la même veine…

Kingdom Of Not nous peint un royaume traversé par un magnifique solo de John Gilmore, sur un tempo assez vif et enjoué. Portrait Of The Living Sky est, lui, dévolu à la rythmique sur lequel Sun Ra dépose quelques grappes de notes au piano…Blues At Midnight donne brillamment à John Gilmore et à Art Hoyle l’occasion de démontrer leur technicité et leur feeling en solo, en nous replongeant dans le cadre d’un band hard-bop en vogue alors. El Is A Sound Of Joy se pâme avec une certaine lenteur puis évolue avec espièglerie vers un air rythmé, dansant et mutin, Pat Patrick à l’alto dialogue joliment avec Sun Ra.

Springtime in Chicago évoque une Amérique de carte postale, variété sucrée et nonchalance, il ne manque que Julie London…Medicine for a nightmare clôt l’album sur un tempo rapide qui permet aux solistes de s’exprimer avec vivacité, Sun Ra et son piano électrique, Pat Patrick au baryton et Julian Priester au trombone.

Cet album sonne de temps en temps comme un combo de jazz et parfois comme un véritable big band. Il ne contient rien qui le rende indispensable, si ce n’est son rôle historique évoqué plus haut. Il possède sa part de belles pièces, celles à tendance exotiques me semblent les mieux réussies. Enregistré et conçu en 1956, il est également le premier effort sur Saturn el Records, c’est un bon album sur lequel on perçoit l’excellence des musiciens ainsi qu’un premier pas vers cet ailleurs qui ne cessera de hanter notre mage.

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Sun Ra, Richard Evans, Barry Robert, John Gilmore et Pat Patrick (1956)


Non Connecté cush
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Posté le 23/01/16 à 11:55
Sound Sun Pleasure (1958-1960)

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El Saturn Records SR 512/ Enregistré entre 1958 et 1960 / publié en 1970

A-Round Midnight /You Never Told Me That Game /Hour Of Parting

B-Back In Your Own Back Yard / Enlightenment / Could Have Danced All Night

Sun Ra (claviers); Hatty Randolph (chant), Danny Davis, Marshall Allen (saxophones alto), John Gilmore (saxophone ténor), Charles Davis, Pat Patrick (saxophones baryton), James Spaulding, Danny Thompson (sax alto, flûte, percussion); Hobart Dotson, Ahk Tal Ebah (trompettes); Bob Northern (bugle); Nimrod Hunt, James Jackson, Clifford Jarvis (batterie).

Ma musique va d’abord faire peur aux gens, car elle représente le Bonheur et ils n’en ont pas l’habitude. Ils sont habitués à la tristesse, à la destruction, ils craignent que quelque chose d’affreux leur arrive. Ils ne peuvent envisager que quelque chose de bien se passe car le monde est malade, à l’agonie. Mon idée est qu’il faut commencer par étudier les mythes et voir ce qu’on peut faire avec l’impossible. » Sun Ra

Sound Sun Pleasure représente sans nul doute une image du Bonheur. Ces enregistrements par l’Astro Infinity Arkestra de Sun Ra datent de la “période de Chicago”, publiés tardivement en 1970, on en situe l’origine entre 58 et 60, sans autres précisions. Globalement, l’album se caractérise par une musique Post Ellingtonienne, ancrée dans le son de son époque, sans fulgurance d’aucune sorte, mais jouée à la perfection.

La voix au timbre légèrement voilé de Hatty Randolph fait merveille sur la reprise de Round Midnight de Thelonious Monk. Alors que le chant ne s’éloigne pas de la mélodie, Sun Ra dans le canal droit propose un accompagnement très personnel, jouant avec les notes de Monk et créant un espace mouvant et flottant. L’orchestre, avec application, façonne un écrin tout en chaleur et protection, jouant des harmonies avec délicatesse. Une très belle version de l’un des standards les plus repris dans l’histoire du jazz !

You Never Told Me That Game est une composition de Sun Ra et du trompettiste Hobart Dotson. Le morceau débute avec des accents emphatiques et même théâtraux, puis glisse lentement vers une ballade style « ambiance vers trois heures du mat’ dans un bar louche où mimi la rousse commence à laisser glisser … » oups ! Puis soudainement tout redémarre, s’active et repart… Allez debout !

Hour Of Parting est un standard joué dans l’esprit d’alors... Accompagné par l’orchestre, Hobart Dotson y développe un solo paresseux, ce titre respire la chaleur et la moiteur, quand il est bon de ne rien faire, de se poser et d’attendre que le monde se fasse beau autour de vous…

Face deux, encore un standard, Back In Your Own Back Yard, et la voix envoutante de Hatty Randolph dont la seule présence suffit à notre bonheur. Elle n’a pas, semble t-il, laissé d’autres traces enregistrées que les deux pistes gravées sur cet album.

Enlightenment est à nouveau composé par le duo Sun Ra et Hobart Dotson, la structure du morceau est assez complexe et s’ouvre à la modernité, on sent poindre ici l’évolution future de la musique de Sun Ra pour ce qui est des arrangements et du fonctionnement harmonique, un des classiques de Sun Ra qui sera repris et joué dans les concerts pendant de longues années.

La reprise de Could Have Danced All Night, un autre standard, semble vouée à la danse, aux rythmes exotiques et aux mambos. L’orchestre se soumet aux lois du genre, nous offre quelques envolées épiques au saxo et à la trompette et laisse belle part au rythme et aux percussions…

Un album très court, mais sans faiblesse, à ranger à côté de The Nubians of Plutonia.






Non Connecté vinylomatic
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Posté le 20/09/16 à 18:55
Mon premier Sun Ra. Je l'ai trouvé tout à l'heure. Il s'agit de l'album Purple Night de 1990. Je me demande ce que les amateurs de Sun Ra pensent de sa dernière période, comme je ne connais pas les autres. En lisant les chroniques de Cush, on ne peut que s'y mettre.
En tout cas, le Free Jazz / Space Jazz (??) de cet album est vraiment excellent. Attention, c'est un non initié qui parle.

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Non Connecté cush
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Posté le 20/09/16 à 23:59

vinylomatic a écrit :
Mon premier Sun Ra. Je l'ai trouvé tout à l'heure. Il s'agit de l'album Purple Night de 1990. Je me demande ce que les amateurs de Sun Ra pensent de sa dernière période, comme je ne connais pas les autres. En lisant les chroniques de Cush, on ne peut que s'y mettre.
En tout cas, le Free Jazz / Space Jazz (??) de cet album est vraiment excellent. Attention, c'est un non initié qui parle.


Tout ça ressemble à une bonne pêche! Je ne connais pas cet album de Sun Ra, tu es donc le mieux placé pour en parler, il a l'air de bien te plaire alors tant mieux!
Les albums de cette période que je connais sont très bons et très tourné vers le passé, très peu free. J'écoute en ce moment "love in outer space" sur le tube avec June tyson au chant, c'est très bon. Une bluette style Broadway avec quelques glissades du Sun vers l'atonalité, un superbe solo de trompette (ils sont six trompettiste difficile de savoir qui joue). En effet c'est une très bonne version et ça a l'air d'être un très bon album!

Non Connecté vinylomatic
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Posté le 21/09/16 à 10:25

cush a écrit :
Tout ça ressemble à une bonne pêche! Je ne connais pas cet album de Sun Ra, tu es donc le mieux placé pour en parler, il a l'air de bien te plaire alors tant mieux!
Les albums de cette période que je connais sont très bons et très tourné vers le passé, très peu free. J'écoute en ce moment "love in outer space" sur le tube avec June tyson au chant, c'est très bon. Une bluette style Broadway avec quelques glissades du Sun vers l'atonalité, un superbe solo de trompette (ils sont six trompettiste difficile de savoir qui joue). En effet c'est une très bonne version et ça a l'air d'être un très bon album!


En parler? Je ne pense pas que je pourrais. Étant un amateur total, il est difficile d'émettre un avis pour un genre aussi à part de ce que je peux écouter d'habitude. Surtout après une seule écoute. En tout cas, c'est du très bon. Ça me donne envie de me lancer dans sa discographie, qui m'a l'air monstrueusement remplie. Je vais peut être commencer par ceux dont tu parles.

Je me suis renseigné un peu sur les musiciens qui sont présent sur ce Purple Night et il y en a certains qui touchent Sun Ra depuis très longtemps dirait on et tes rubriques le confirment:

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Non Connecté vinylomatic
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Posté le 21/09/16 à 10:43
Petit aparté qui n'a rien à voir avec Sun Ra (ou peut être!), mais je me suis dégoté ce livre sur eBay, je devrais le recevoir sous peu. Il parait que c'est une petite bible. L'anglais n'est pas mon ami, mais j'espère tout de même me débrouiller pour en apprendre un peu sur ce style que j'aimerais appréhender en douceur.

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Non Connecté cush
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Posté le 21/09/16 à 11:23
Sun ra c'est assez particulier, il a eu une carrière particulièrement longue et une discographie de plus de deux cents albums. Du coup c'est plus facile de parler en période pour ce qui concerne sa musique, je te conseille "lanquidity", "of mythic worlds" "sleeping beauty" et "New Steps & Other voices, other blues" si les extraits youtube te plaisent. C'est l'ordre dans lesquels je les ai chroniqué car ça me semble être les plus immédiatement accessible.
Pour la période des années 50 si ça t'intéresse (c'est très différent) il y a "jazz in silhouette" et "The nubians of Plutonia" qui sont excellents.
Bien sur il y en a d'autres, je suis loin d'ailleurs d'avoir tout écouté...
Pour ce qui est de ton manuel je ne connais pas non plus, par contre l'auteur est assez réputé, mais en général sur ce type de liste on retrouve en général toujours les mêmes albums, ils valent surtout pour les commentaires.

Non Connecté vinylomatic
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Posté le 22/09/16 à 13:34
Merci de tes conseils. Je vais aborder ces albums dans l'ordre de lesquels tu me les donnes. J'ai réécouté Purple Night et c'est du très bon à mon goût. Bien que je ne puisse pas en donner un avis pertinent par manque de connaissances.

J'ai reçu le livre aujourd'hui. Il a l'air très intéressant, il retrace le jazz depuis ces débuts tout en parlant des 101 meilleurs albums selon l'auteur. Et tu as raison, même sans y connaitre grand chose, je connais déjà pas mal de ces albums.
Par contre je ne sais pas si je vais le garder, j'ai malheureusement surestimé ma connaissance en anglais. Donc si il tente quelqu'un...

Non Connecté cush
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Posté le 22/09/16 à 14:01

vinylomatic a écrit :

Par contre je ne sais pas si je vais le garder, j'ai malheureusement surestimé ma connaissance en anglais. Donc si il tente quelqu'un...


Pas moi! Sur des textes courts ça va à peu près, mais un bouquin ce n'est pas dans mes cordes.

Il y a le "Great black Music " de Philippe Robert qui n'est pas mal, mais sa liste dépasse largement le jazz pour aborder, la soul, le funk, le blues... bref la musique noire en général. C'est bien écrit.

Pour le Free jazz il y a les listes de Maxime Delcourt "Free Jazz", comme celui du dessus chez "Le mot et le reste". Très intéressant, mais surtout pour les noms les moins connus, les "stars" type Dolphy, Coltrane, Mingus sont vite expédiées.

Il existe aussi "Giant Steps" par Guillaume Belhomme, il a l'air assez généraliste, mais je ne l'ai pas lu, je ne pense pas qu'il m'apprendrait grand chose, enfin j'en ai jugé ainsi, sûrement à tort...
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